Dans la deuxième moitié du 19ème siècle, une activité économique importante s’est développée à Saint Vincent Sterlanges autour de la chaux. Cette industrie, nécessaire à l’agriculture pour l’amendement des terres argileuses, a démarré à Chantonnay dans les années 1840-1850 et s’est ensuite étendue à Saint Germain de Princay avec les Fours de Sébastopol et Saint Vincent Sterlanges au Paradis où se tenait le Four Royal puis route de Sainte Cécile.
Cette activité prospère employa une main d’œuvre abondante de chaufourniers et de rouliers. C’était la première industrialisation de la commune !
Ensuite, dans les années 1920, la deuxième industrialisation se met en place avec la construction des usines à chaux et ciment par Monsieur Pierre Marchegay. Les bureaux étaient situés près de la gare, il y avait également un laboratoire et une maison de gardien, où avait lieu le pointage des ouvriers. La carrière initiale, près de la Grande Mairée, ne fut exploitée que peu de temps, car les couches inférieures livrèrent un calcaire qui cuisait mal. On étendit alors la carrière plus au nord et on se rendit compte que le calcaire ne cuisait plus du tout. Ensuite l’exploitation se fit sur la carrière située au Renclos, route des Chaffauds.
La cimenterie
se divisait en 2 parties :
Séchoirs pour le calcaire et l’argile
Broyeur pour la pierre cuite
Fours et concasseurs en bas des fours
Silos à « farine » avec mélangeur
Bâtiment pour le broyeur à pierre cuite
Tri de la pierre
Silos à ciment
Magasin avec ensachage
Les ensacheuses pouvaient sortir 15 à 20 tonnes de ciment à l’heure.
Mais suite à la faillite de la Société Ciments de l’Ouest peu avant la seconde guerre mondiale, les usines fermèrent. Elles furent rachetées par la société Tesseron Frères qui transforma la cimenterie en distillerie !! Cette activité s’est poursuivie jusqu’en 1960 et au plus fort de sa croissance, la production d’alcool atteignait 1 200 hectolitres par jour … absorbant ainsi la production vinicole locale qui n’était pas destinée à la consommation.
Durant la 2ème guerre mondiale, des trains de wagons-citernes livraient du biocarburant en Allemagne et à la libération des résistants ont empêché le dernier convoi transportant du bioéthanol vers l’Allemagne de quitter la gare.
Aujourd’hui, la cimenterie n’existe plus. Elle a été détruite en avril 1989 avec 60 kg d’explosifs.
L’usine à Chaux
Elle fut remise en route après la 1ère faillite. En 1950, une nouvelle faillite provoqua un arrêt de l’usine durant 6 mois. En 1952, suite à la liquidation judiciaire, elle fut rachetée par les Fours à Chaux de l’Ouest (FACO).
Les fours mesurent chacun 12 mètres de haut et 6 de diamètre pour un volume de 90 m3. Les cheminées font 12 mètres de hauteur, ce qui fait une hauteur totale de 24 m pour l’édifice.
La deuxième partie comprend les silos : 2 grands de 18 mètres de haut et 6 de diamètre et 3 plus petits (12 mètres de haut pour 6 de diamètre).
Un bâtiment était réservé pour le traitement de la chaux avec un magasin abritant les broyeurs, l’ensachage et l’entrepôt. Cette usine à chaux a cessé son activité à la fin des années 60.
Aujourd’hui, on appelle cet endroit « la friche » car il est difficile d’imaginer une activité économique dans ce lieu … mais qui sait, un jour peut-être que cet espace sera de nouveau valorisé sous une forme ou une autre.
« Rien ne se perd, rien ne se créé : tout se transforme »
Antoine Laurent de Lavoisier